Rajae Benchemsi

Paroles de Nuit

 

Écarlate et seul

Caressant dans le jour finissant

Le suc vaste et imperceptible des rêves d’antan

Le soleil

Feu inapaisé et décisif 
Lacère de ses ailes
Tronquées et inconsolées
Un ciel éteint

Proche et sans horizon.

Il disparaît au regard de la terre
Dans un tourbillon infini

De l’origine du monde

 

 

Dans la pénombre de jadis
Les murs suintent

De leurs vieux soupirs accrochent
Des bribes d’antan en dérive

 

Des restes d’été non vécu, lentement

Réchauffent la pénétrante humidité
D’où s’exhale âpre et nonchalante
Une vaste fumée noire.

 

Les morts au regard haletant

Soulèvent de leur Lourdes paupières

 

 

La ténébreuse épaisseur

 

De l’échancrure sombre de la terre
Leur parvient froide et poignante
Une pâle lueur de jour